La démocratie est-elle à refaire ?

Après l’élection surprise de Trump, je m’interroge sur une notion de base : où en est la démocratie et doit-elle changer ?

La Terre a donc vécu l’impensable. Ce que tout le monde voyait perdu d’avance, lui l’a fait. Je parle bien entendu de Donald Trump. Cet homme, que je déteste et qui me déçoit, a au moins le mérite d’avoir réussi à être président. Enfin, il a été élu par les grands électeurs – au niveau du vote populaire il a perdu à 180 000 voix près. 180 000. Sur un nombre total de 100,4 millions d’électeurs, ça fait pas grand chose. Même rien du tout. En effet, Trump est un populiste et non pas un populaire.

Et pourtant… Pourtant. C’est lui qui, pendant quatre ans, va décider du sort de son pays – et par là même influencer des milliards de personnes dans le monde. Il va prendre des décisions et, malgré les articles de certains journaux qui disent « attendez, ce ne sera pas si mal », son programme risque d’être destructeur pour les USA. Au minimum pour eux.

Mais là n’est pas le but de cet article. Il y en aura d’autres – notamment sur La Plume Libre. Parce qu’avec Chiara, Raphaël, Arthur, et les autres nous sommes d’accord. Ce président est une catastrophe mais s’il est là, c’est qu’il y a des questions urgentes à se poser. Le Figaro, dans son édition du 10 novembre, titrait : « c’est le dernier avertissement pour la gauche ».

J’irais même plus loin, même en tant que militant LR convaincu. Je dirais que ce n’est pas que la gauche qui doit prendre des leçons, mais aussi la droite, les communistes, les frondeurs, les écolos, les extrémistes de droite. Tout le monde, au travers de cette élection, en prend pour son grade. Stoppons dès lors cette récupération – incarnée par Sarkozy et Marine Le Pen – et posons nous des questions.

En fait, il y en a une seule, celle qui résume tout. Celle qui est la base, la racine de toutes les autres. Et c’est la raison d’être de cet article.

Suite à l’élection surprise du milliardaire, un de mes post Facebook, exprimant ma colère et mon désarroi, a fait beaucoup réagir dans les commentaires. Un échange a eu lieu notamment entre deux de mes amis – vous irez voir si vous aimez lire. Et c’est ce qui m’a donné le déclic de cet article. Au fond, cette élection, n’est ce pas la remise en cause complète de la démocratie ? Trump, dont j’ai dressé le portrait ici, n’est rien d’autre qu’un milliardaire qui a échoué dans ses entreprises mais restera dans les livres comme le 45eme président des États-Unis. Trump n’a jamais, je dis bien jamais, exercé de fonction élective. Jamais. Rien. Niet. Et un quart de la population américaine – enfin, 48,1 % des 56 % qui sont allés voter – le soutient et le voulait comme président.

Il y a là une remise en cause complète et profonde du système. La démocratie représentative – et indirecte dans le cas des USA – ne fait pas l’unanimité. Au contraire. Elle est de plus en plus critiquée et c’est ce qui favorise la montée des extrêmes, notamment en France (le FN), mais aussi en Angleterre (la percée historique du UKIP, le Brexit), en Allemagne (la montée de plus en plus forte de l’AfD qui inflige des revers incroyables à Angela Merkel) ou encore en Hongrie, avec un président qui ferme ses frontières et anéantit tout espoir d’humanité pour les centaines de réfugiés qui passent par chez lui – et ce, même s’ils sont chrétiens. C’est comme une sonnette d’alarme qu’on ne cesse de tirer mais qu’on ignore.

J’ai une certaine idée de la démocratie, et, pour moi, on doit complètement refaire le système. Tout, de A à Z en passant par E et S. Les gens ne sont pas contents et ça se voit – la preuve, même des gars comme Trump deviennent président de la première puissance mondiale. Il faut repenser la participation des électeurs, la façon de faire, les organigrammes, bref, tout. Trop de députés pour rien. Trop de tracasseries et d’intermédiaires. Le peuple, enfin, celui qu’on refuse d’écouter, ne veut pas (plus ?) ça. Il ne faut pas s’arrêter à l’avis de l’élite.

Avant de voir mes commentaires enflammés par cette phrase, je tiens a préciser quelque chose. Je suis l’élite. Je suis l’élite dans le sens où je fais ABIBAC – double bac franco-allemand – et que, en tout cas, par notre très chère ministre de l’éducation, je suis donc considéré comme étant dans une classe de la haute société et de l’élite. Et je trouve ça super hypocrite que la gauche – qui ne vient que d’élites – n’assume pas cela et veuille le supprimer. C’est comme si un alcoolique passait au pouvoir en disant qu’il voulait mettre 30 ans de prison à chaque alcoolique. Vous voyez un peu ce genre de dialogues ? C’est le ras-de-bol de toute une frange de la population – en fait, les trois quarts des français.

Il faudrait un modèle à la grec, qui avait si bien marché en son temps. Avec les évolutions que nous connaissons – pas d’esclaves, participation des femmes… – mais avec la réelle portée que ça avait.

Si il y a bien une chose qu’il faut se rappeler, c’est que politique vient de polis, ce qui, en grec, signifie « débat, dialogue, participation active ».

L’élection de ce monsieur Trump n’a pas fini de faire parler d’elle. Mais maintenant, ce à quoi, moi et des centaines d’autres, aspirons, c’est que la politique doit changer. Réellement et rapidement. Parce qu’au fond, de droite comme de gauche, nous sommes un peuple. Un peuple dans le même bateau. Et ce bateau, qu’on a nommé démocratie, est en train de sombrer. On a désigné ce bateau comme insubmersible. On refuse de voir les icebergs. Sauf que eux nous ont vus. Et nous ont déjà transpercés.

2 réflexions sur « La démocratie est-elle à refaire ? »

  1. http://gilb
    erti.over-blog.net/
    2016/11/trump-l-oeil.html

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